Toi grand'mère
Je te vois venir vers moi, la démarche rapide et assurée.
Ta tête penchée en avant regardant le sol, prête à enfoncer toutes les portes fermées du monde entier.
je t'entends me dire "t'es là ?"attendant devant ma porte que je te dise "entre, mémé".
j'essaie de me souvenir de toi, de ta voix, de tes cheveux, de la couleurs de tes yeux ; j'ai peur qu'ils s'estompent ces souvenirs.
Tu nous as quitté mémé,
Tu nous a dis aurevoir d'une drôle de façon, à ta manière, une galipette comme tu disais.
Sans t'en rendre vraiment compte tu es parti, comme çà s'en te réveiller, nous laissant dans la tourmente de ton départ si précipité.
Qu'allons nous faire sans toi ? sans tes éclats de rire, tes coups de gueules, ta joie, ta bonne humeur.
Mais c'est égoïste de ma part de penser comme çà, si tu t'étais réveillée, tu aurais été un légume et çà tu ne le voulais pas.
Après tout ce que tu avais vécu, tes 10 enfants, tes soucis de santé, les soucis de santé de pépé, tes 21 petits enfants et tes 27 arrières, le départ de pépé, tu avais le droit de partir dans la dignité.
C'est ce que tu voulais.
Alors pour t'accompagner, j'écris à ta mémoire, mes souvenirs présents et passés.
Je t'accompagne comme je le peux sur le chemin qui te guidera vers lui, l'homme de ta vie parti lui aussi trop tôt et dans la souffrance.
Je pense qu'il t'attendra là-bas, du lieu d'où on ne revient pas.
Emporte avec toi, tout mon amour, tout l'amour de mes enfants, tout l'amour que ma maman te portait ; orpheline depuis l'âge de 7 ans en rencontrant ton fils, mon père, tu a été pour elle une seconde maman et elle l'a perdue une seconde fois.
Vole à tire d'elle vers le paradis, emportant avec toi des milliers de roses que tu aimais tant.
Vole va t'en vers lui qui t'a gardé ta place auprès de lui.
Vole au-dessus de nos têtes sans te soucier de nous, à nous de nous assumer.
Vole pour t'échapper et prendre ta liberté, sans dialyse, sans plus jamais te soucier des heures de départ ou de retour.
Envole toi Mémé vers ta nouvelle destiné, vers ce qui t'attends.
j'accompagne de mes baisers, le bruissement léger de tes ailes dans les cieux bleus où tu termineras ta route, attendant à ton tour notre arrivée.
A toi Mémé que j'aime tant.
écrit le 22 décembre 2012 par billy86(sandrine)